Les cris retentissent, tant de haine que de joie, mêlant les gens les plus réticents aux adeptes de cette pratique illicite. Le rideau tombe, la musique se stoppe, les artistes se retirent en coulisse improvisée. Ils le savent : d'ici peu de temps, la police arrivera, ceux qu'ils appellent communément les chiens. Ils ont vu cet homme en noir avec un portable collé à l'oreille. Ils ont tout juste le temps de se rhabiller puis fuir, encore, incessamment, jusqu'à ce que leur fraude tombe aux oubliettes, avant de réitérer. Bienvenue en Corée du Sud. En novembre 2013, la Corée du Nord à déclaré la guerre à sa moitié Sud, et après un an de guerre intensive, après de lourdes pertes, sort victorieuse de cet affront. Les choses ont changées, la censure est tombée sur toute forme d'art  Sud-Coréenne et non traditionnelle. Reprenant le fameux concept de Jdanov « La musique qui est inintelligible au peuple lui est inutile », mais l'amplifiant jusqu'à l'étendre au cinéma, au mannequinat, aux magazines et autres formes d'expression, la nouvelle dictatrice se voit intransigeante, allant jusqu'à punir sévèrement tout débordement. Nous sommes aujourd'hui en 2015. Les groupes ont été dissous, Internet a été censuré, les mannequins et les ulzzangs n’exercent plus, les acteurs n'ont plus de métier. Une nouvelle vie commence pour tout le monde. Tous doivent apprendre à vivre en communauté, à partager son territoire avec des ennemis envahissants ou vaincus. Deux choix s'offrent aux Sud-coréens : se rallier à l'ennemi ou souffrir de la pauvreté et de la haine nordiste. Certains artistes changent de nom pour se faire oublier tandis que d'autres le portent fièrement pour la mémoire de l'art, mais tous se voient obligés de se reconvertir d'une façon ou d'une autre. Tous ? Dans l'ombre, des associations se montent, des gens se réunissent. Qui sont-ils ? La plupart sont bien trop discrets pour se faire repérer, mais ici, familièrement, ils écopent du surnom de « Résistants » et n'ont qu'une idée, qu'un but : rétablir l'ancien gouvernement et renverser le Nord. Et pour ça, quoi de mieux que de redonner de l'espoir au peuple par le biais de ce qui a été interdit ? Des concerts secrets sont donnés, des radions censées être censurées se relancent, ... Qu'importe les risques. La guerre n'est pas terminée. D'autres armes sont empoignées : l'art s'apprête à renverser le court des choses.